Une création inédite de Klaus Fruchtnis et Igor Baloste,
SELFIC :
VIDEOPROJECTION INTERACTIVE SUR LA FACADE DE LA MAIRIE DU 3EME ARDT // SAMEDI A PARTIR DE 22H JUSQU'A 1H DU MATIN :
Sur la façade de la Mairie du 3e connectée à un second espace, la Galerie Mi*, dans le Marais (n°27 sur el programme). Cette création rassemble l'artiste colombien Klaus Fruchtnis et Igor Baloste. Chacun peut intervenir sur les images ainsi le public participant fera partie intégrante de l'oeuvre finale.
Installation interactive, participative et évolutive
2016
Par définition le selfie est une image photographique reproduite par une camera. Il peut paraître banal comme explication, mais cette image de soi est chargée de beaucoup de connotations socioculturelles. Le selfie a permis à la photographie, comprise comme un medium traditionnel et esthétique, de souligner des questions liées a l’instantanéité, la reproductibilité, le stockage et la transmission des images à une grande échelle. Mais aussi des questions de narcissisme, de voyeurisme et d’approbation dans les réseaux sociaux.
Le projet Selfic questionne la définition de l’image photographique et sa représentation dans un réseau, et s’appuie sur son aspect immédiat, éphémère et presque performatif de la technique pour développer une esthétique visuelle. Le résultat est purement formel et c’est le contenu qui dessine l’aspect visuel en inscrivant le corps dans l’image et dans un contexte social avec les autres. Le dispositif Selfic s’intéresse au public, à sa présence corporelle qui devient la plateforme et la limite de cette représentation de soi. La camera s’incorpore au dispositif d’installation remplaçant le cote technique et formel et mettant en avant le contenu, le public (la personne qui regarde la camera).
Face à une multitude de dispositifs capables de reproduire des images, les diverses pratiques culturelles et les différents modes de représentation, cette installation éveille une tension entre une image esthétique et une pratique sociotechnique qui permet à chacun de se mettre en avant. Les images selfies sont reconnaissables entre mille, car elles comportent un code visuel et un genre formel très personnel où le contenu est souvent secondaire. C’est qui prime est la représentation de soi dans un contexte voyeuriste et narcissique.
Selfic va au-delà de l’aspect visuel et esthétique de l’image selfie. L’installation essaie de comprendre le geste photographique et l’effet qui peut émerger d’une telle action. Paul Frosh défini bien cette gestuelle par la notion de sociabilité kinesthésique[1] où un groupe d’individus est connecté par la mobilité au travers des espaces physiques et d’information, et ce sont nos gestes (de nos mains et de nos yeux) qui nous permettent d’accéder à ces informations. Ici, le dispositif prend la place du photographe pour faire des images et les placer dans un espace défini, pour ensuite abonder ces identités au hasard dans le réseau. Comme une œuvre sociale, ce dispositif agit sur l’aspect participatif et fait du contenu (des portraits en l’occurrence), un objet kinesthésique qu’il accorde du mouvement, des formes, et des valeurs à une œuvre interactive, participative et évolutive.
De plus, l’observation de la mécanique du dispositif présent dans deux endroits différents, sur la façade de la Mairie du 3ème et à la Galerie Mi*, est très importante car la place de l’image change l’interaction avec le public présent simultanément. Chaque image est mise en avant pour être comparée, admirée, jugée comme dans les vrais réseaux sociaux.